Témoignages


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Bien sûr, faire un bilan, se raconter avec le plus de sincérité possible sera toujours une façon difficile de s’accepter. Pourtant, quel plaisir après, et quelle anxiété en se demandant si ce récit traduit bien une « certaine réalité ». L’essentiel est de ne pas le relire et de sourire en pensant aux instants agréables et privilégiés que l’on a pu revivre. 

Nous  développerons donc dans ce court memorum les trois aspects du personnage qui permettront à chacun d’apprécier le parcours et l’évolution de la situation.

Le Grand Dramaturge Anglais nous aurait probablement pondu ( de derrière les fagots ) un :                         

« AVOIR. PERDRE. RETROUVER »

Il y a fort longtemps, avant cet accident du 21 Septembre 1987, notre héros déjà jeune homme (si! si!...) agréable, sympathique et avenant était aussi insouciant, faible et passionné. Insouciant, car les gros problèmes de la vie étaient sans effet sur lui et qu’il pensait qu’il en serait toujours ainsi. Son esprit était, lui, encombré de taches obscures, comme celle de vouloir à tout prix, parce que l’on ne se sent pas aimé, parce que l’on n’a pas tout ce que l’on voudrait et pour des tas de raisons que l’on ne sait pas forcément exprimer. Pour compenser ces « trous », il menait une vie chaotique qui lui permettait de croire en l’avenir. Une vie simple pour un esprit compliqué. Alors, il avait des passions, un besoin de s’exprimer par la création (poèmes, dessins, musique, et les enfants (moniteur B.A.F.A.), colonies de vacances, classes vertes, pion à l’école et j’en passe !...).

Puis, une rencontre, un mariage, un enfant, une séparation et « L’ACCIDENT »...

Notre héros se nomme Michel BARRE et est alors âgé d’une trentaine d’années lorsque l’inévitable se produit sur une route sans danger avec une personne qu’il venait de rencontrer et qui réussissait l’exploit de retenir son attention. Ainsi fût celui qui était. Voyons ce qu’il devient... De façon à faciliter la lecture, je prendrai à compter de ces lignes la place de notre héros et nous le nommerons par « JE ».

Je me réveille donc « quelques instants » plus tard sur un lit d’hôpital GUY DE CHAULIAC avec une sonde dans le ventre, une tête de sauce de cuisine et la cassette de M. COUSTEAU dans le crâne « LE MONDE DU SILENCE » ! ... Le plus dur commença. Les visites « compatissantes et gênantes », les questions que l’on ne comprend pas, l’ardoise effaçable pour pouvoir s’exprimer, les examens médicaux, les demandes d’explications, les embarras administratifs et surtout le doute qui commence à faire sa place.

Heureusement, il y a un DIEU et celui-ci m’avait mis sur la route de Betty, qui allait  ( la pôvre ) accepter de devenir "ma moitié" et de me prendre avec mes quelques :

- qualités

- défauts

Je travaillais sous contrat à l’O.P.H.L.M. de l’HERAULT et j’avais la certitude que cet accident me ferait perdre mon emploi. Je ne pouvais plus entendre la musique, je ne pouvais plus gratter ma guitare en chantant mes « futurs tubes », je me sentais SEUL.

J’étais sûr d’être rejeté parce que devenu différent et considéré comme diminué ce qui est certainement la chose la plus horrible qui puisse exister mis à part les choses encore plus horribles. C’est pourquoi, et là, commencera mon témoignage, l’aide d’une ou plusieurs personnes est un point essentiel pour retrouver et conserver l’envie de vivre.

Cette aide s’appelait alors Berthe CAUMEL et s’appelle désormais Berthe BARRE mère du plus formidable enfant qui soit et qui entend presque aussi bien que son époux.

Mais avant que ce mariage ne soit consommé et que Benjamin vienne au monde, j’étais au GRAU DU ROI dans un Institut de Rééducation, enfermé dans le silence et en dehors des visites de Betty, dans un état dépressif avancé. Je refusais la réalité et je tachais toujours de minimiser les dégâts causés par l’accident lorsque l’on m’interrogeait. J’avais pourtant perdu mes certitudes et la vie commençait à avoir un goût amer qui, le soir surtout, me donnait des envies d’en finir puisque j’étais devenu une charge pour tout le monde.

C’est à cette époque que j’ai écrit un poème : « SOIR D’OCTOBRE ». (voir à la fin du témoignage ce merveilleux poème). Ce poème maladroit résume pourtant bien l’état d’esprit dans lequel je me trouvais alors et qui doit à peu près être celui de toute personne qui découvre la maladie ou l’infirmité. Mais, Betty était là et l’on ne dira jamais assez le courage et l’amour qu’il faut avoir en soi pour pouvoir supporter un homme tel que moi. D’abord, elle a eu les mots ou plutôt la sensibilité qui ont su me toucher pour pouvoir m’accepter. 

Ainsi, en Janvier 1988, je repris le travail que j’ai su garder jusqu’à ce jour. A ce moment de la reprise, ce fut une période délicate, revoir les gens connus essayant de comprendre, parler en écrivant, écouter en lisant, voir les anciens amis partir au match de foot et pour la première fois, les voir au bord de la touche. Des moments difficiles où l’on est exigeant et souvent irascible, où l’on demande toujours plus et toujours à la même personne. Je me suis rendu compte, au travail, des difficultés qui allaient être miennes pour pouvoir trouver un équilibre de vie. Et puis, un jour Betty m’a dit que je pourrais peut-être subir une intervention spéciale et qu’après la mise en place d’un certain appareil, je pourrais recouvrer une possibilité d’entendre. J’ai donc rencontré le Professeur qui, après examens, m’a confirmé qu’il serait possible de pratiquer cette intervention. 

J’étais inquiet et désireux à la fois de tenter « l’expérience ».

Mais, les problèmes étaient là. Qui allait assurer la prise en charge, combien cela allait-il me coûter, était-ce dangereux,  fallait-il le faire, etc. Première prise de contact avec l’INSTITUT SAINT PIERRE de PALAVAS et toute l’équipe.

La suite, vous la connaissez un peu, l’intervention eut lieu en Janvier 1988 et à mon grand étonnement, lors de la mise en place de l’appareil « Mono-Electrode,

  " J’ E N T E N D S "

 Pas comme je croyais, malgré les divers avertissements, mais   << J’ENTENDS>>.

Des grésillements qui ont fait place aux sifflement que j’avais dans la tête. Ces grésillements, au fil du temps, grâce au travail de la formidable équipe du Professeur , aux réglages de Jean-Pierre  pour améliorer la perception, et au travail de l’orthophoniste et de spycologue, qui, deux fois par semaine me reçoivent à l’INSTITUT ST PIERRE pour me donner des cours, me faire faire des exercices, des tests; peu à peu j’améliore mes perceptions. Peu à peu, je redécouvre un monde. Il faut préciser que le montant de l’appareillage a totalement été pris en charge par l’HOPITAL ST CHARLES, que le Professeur , et toute l’équipe concernée donnent de leur temps et de leur personne pour mener à bien cette expérience.  

Je découvre des gens qui, comme moi, souffrent de surdité et après avoir été opérés, font le même travail.

Je découvre surtout l’amour que me porte Betty et que je partage sans trop y croire tellement cela me parait impossible. Une bonne année se passe et le résultat est là. Non seulement je suis capable de suivre presque correctement une conversation mais en plus, je retrouve 

 « L’ E N V l E D E V l V R E »...   

Le Mono-Electrode m'a rendu 45 à 50% de mon audition selon les cas. Les gens qui m’entourent ont du mal à le croire mais la réalité est devant leurs yeux incrédules. Je ne suis plus complètement sourd. On pourrait parler d’un conte de fées. L’évolution, vous la connaissez puisqu’un jour, le Professeur me propose une nouvelle intervention, qui, grâce à un appareillage ultra sophistiqué me permettrait d’améliorer encore mes possibilités auditives.

J’hésite….

J’ai déjà cassé ma guitare car je n’arrivais pas à retrouver le son que je connaissais. Malgré tout et grâce à l’aide de Betty, j’accepte la proposition du Professeur et je reçois, après une opération sur l’oreille droite, un appareillage dit « NUCLEUS » ou « MULTI-ELECTRODES » que je possède (merci COCHLEA) et qui fait mon bonheur. Je me souviens qu’après l’opération, ou une fois encore l’équipe de ST CHARLES s’est révélée formidable, j’étais angoissé de savoir quelle allait être l’amélioration sensible dont tout le monde me parlait.

Le jour de la mise en fonction de l’appareillage, catastrophe... malgré tous les essais possibles, je n’entends plus rien. Plus d’une heure durant, même le Professeur  se met en colère (relativement) et puis Bernadette GOT, qui a déjà le même appareillage me prête son micro et...

MIRACLE, J’ E N T E N D S.

Ce n’était qu’un problème de fil ou d’antenne qui empêchait la réception sonore. Que dire de plus sinon l’extraordinaire entraide dont j’ai pu bénéficier et que j’espère pouvoir rendre, en partie, grâce à l’Association COCHLEA dont vous présidez, Madame THOMASSON, les destinées à ce jour et dont nous sommes et resterons membres Bettv et moi-même. Grâce au Multi-Electrodes, je suis maintenant à environ 65 à 70% des possibilités auditives. Betty vous dira que je fais parfois « LE SOURD » lorsque l’on me demande quelque chose qui ne me convient pas. Je connais encore des problèmes (téléphone, radio, chaîne) mais qui iront plus que probablement en s’améliorant grâce aux talents de l’équipe, de NEWMEDIC, de COCHLEA, de Betty et du mien... J’insisterai sur le fait que j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir bénéficier de ces implants et que, si cela nous a demandé beaucoup de travail, le résultat dépasse largement toutes les espérances imaginables.

Je remercie donc dans l’ordre Betty, le Professeur , l’équipe de ST CHARLES. l’INSTITUT ST PIERRE et son équipe. NEWMEDIC et COCHLEA.

 

SOIR  D’OCTOBRE

Toujours le silence revient

Même si ces mots lourds

Qui paraissaient sans fin

Arrivent au secours

Lorsque l’on a plus rien

Alors comme une toile

Nuage sur l’étoile

La nuit étend son bras

Me couvrant de son drap

Je n’aurais pas le temps

D’attendre le printemps

Il faudrait qu’il arrive

En sautant une rive

Aussi quand le silence

Donne enfin le repos

Enlevant une chance

A celui qu’y en a trop

Fini le temps joyeux

Des plaintes amoureuses

Voici le temps radieux

Du noir dans la couveuse

Arrive donc le jour

Le moment du trépas

Il se peut que ce jour

Soit arrivé pour moi

Sonnez donc moinillons

Tapez sur votre cloche

L’instant « Divin bouillon »

Est enfin dans sa poche

Nous en resterons là

Semblable à ce jeu où

Quand on obtient le roi

On a la corde au cou

Pour clore ce débat

Nous dirons à celui

Qui garde tout pour lui

Prend le « Il est à toi »  

                                                                                    M.C.B.   Octobre 1987


A la rencontre du bruit

Pendant la séance de réglage, je suis agréablement surpris par la pureté du son produit par chaque électrode, et la gamme des tons qui existent entre le grave et l’aigu. Il n’y avait pas de différence avec les sons que je percevais avant ma surdité.

Lorsque toutes les électrodes sont réglées, c’est le contact avec l’environnement sonore de la salle: le bruit qui me provient est un mélange de sons incohérents (mélange de bruits de fond et défilé des sons de chaque électrode telles qu’on venait de me les régler).

« Je ne reconnais pas ma voix, elle est fluette, aiguë ». C’est un moment pénible! une déception par rapport à ce que j’ai ressenti pendant le réglage. La parole provoque une espèce d’écho qui rend la compréhension difficile...

En sortant de la salle, l’environnement sonore me parait étrange: les talons aiguille produisent un bruit fort, dédoublé, accompagné de trois sons de tonalité différente , correspondant au son produit par trois électrodes différentes. Mais, je reconnais la sonnerie du téléphone... Dans le jardin de l’hôpital, j’entend le bruit du jet d’eau et le piaillement des oiseaux, aigus, très fort.

C’est à la maison que je peux le mieux évaluer l’apport du processeur vocal: les bruits de faible intensité sont nets et fidèles à la réalité; c’est le bruit de la clé qui tourne dans la serrure, le déclic d’un interrupteur. Par contre, il y a des bruits surréalistes, à la limite du supportable! Le froissement du papier, la chasse d’eau qui se vide. Les bruits de moyenne intensité sont proches de la réalité mais ils sont enveloppés d’une espèce de gong sonore qui les dénature. Les bruits fort! camions, avions, automobiles... pas de différence entre eux. Je ne les différencie pas.

Voilà un petit compte rendu de la perception auditive procurée par l’implant lors de sa mise en service.

Après quelques jours, l’amélioration est sensible. La perception de la parole et des bruits devient plus nette, les bruits parasites s’estompent. La parole est plus compréhensible.

On peut comparer cela à une image floue qui devient nette au fur et à mesure que l’on règle l’objectif


Histoire de surdité totale, d'intégration et d'implant cochléaire.

 Ma surdité commence à s’aggraver, dès l’age de trois ans, jusqu’à mon entrée en sixième, où je deviens totalement sourd. Je vis alors à Nancy, chez ma mère, sans appareillage et dépourvu de lecture labiale. Cela me cause alors une très grande peine, que je surmonte tant bien que mal.

A la fin de l’année 1987, je décide d’aller vivre à Montpellier, chez mon père…

A mon arrivée, je suis alors en cinquième, je bénéficie d’une intégration scolaire individuelle, avec le soutien de l’A.R.I.E.D.A., très efficace. Pourtant, je me demande alors si j’arriverai en seconde.

Un an plus tard, une aide à la lecture labiale m’est fournie, car je refuse tout langage gestuel : l’équipe du CHU St CHARLES  me propose un implant cochléaire 3 M House à une électrode.

Un mois après l’opération, le 6 mars 1989 , les éléments externes de cet appareillage sont branchés, j’entame une rééducation qui va durer 18 mois. Mais cet implant s’avère vite inconfortable, car je dois toujours utiliser la lecture labiale et ne m’en sers que comme outil de travail au collège ; mes études s’en trouvent facilitées, c’est déjà un résultat…

En 1990, la même équipe me présente l’implant cochléaire Nucléus à 22 électrodes, dont l’achat est financé par l’Association COCHLEA. Cet appareillage est le plus performant actuellement. J’accepte donc sans hésiter.

L’intervention est fixée pour le 2 novembre 1990, le 25 sont branchés les éléments externes. La rééducation commence dès le premier jour, je franchis un grand pas dans ma progression.  Serait-ce grâce au premier implant, tout porte à le croire.

De plus, ce nouvel appareil m’aide beaucoup dans ma scolarité, je n’utilise plus la lecture labiale et peux désormais téléphoner, écouter la radio ou le walkman, bref la majeure partie de ce peut faire un entendant. En outre, mes relations avec mes camarades se voient grandement améliorées.

Actuellement, je suis en seconde au lycée Joffre de Montpellier toujours en suivant une  scolarité normale avec l’aide de l’A.R.I.E.D.A.

Je suis beaucoup plus gai qu’en sixième (lors de ma perte totale d’audition) et communique très facilement avec mon entourage.

A quand un nouvel implant ?


  Témoignage de la maman de Céline.

Céline est née en 1986, une belle petite poupée comme toute maman peut en rêver après deux garçons de 10 et 7 ans. Céline grandit sans problème et fait la joie de toute la famille. En décembre 1988: Tout bascule.

Céline est hospitalisée pour une Méningite. Trois semaines d'hospitalisation. L'enfer...

Bilan: Surdité totale. bilatérale et irréversible.

Céline a été appareillée très vite avec des prothèses traditionnelles qui ne lui apporteront rien si ce n'est pour elle une totale incompréhension de ce qui lui arrive et une grande révolte s'installe. Elle devient très vite une petite fille agressive, perturbée... C'est dur pour tout le monde. On n'y croit pas ou du moins on ne veut pas y croire !... Surtout moi... on croit toujours que tout va redevenir comme avant. Orthophonie, langue des signe, jeux éducatifs… tout est mis en place pour l'aider à communiquer et à comprendre. 

J'ai consacré la majeure partie de mon temps à ma petite fille pour qu'elle continue à oraliser ; Céline avait un bon bain de langage et je ne voulais surtout pas qu'elle le perde. On signait, elle aussi mais elle devait également <<parler>>. C'était une obligation qu'elle avait très bien acceptée.

Pendant les deux années qui ont suivi, c'est à dire de décembre 1988 à juillet 1990, nous avons beaucoup consulté niveau équipes médicales (L YON, BORDEAUX, BEZIERS, MONTPELLIER). On ne savait pas trop ce que l'on cherchait mais on cherchait une solution pour Céline, sans savoir laquelle ou même si il yen avait une. Tout ce que je savais, c'est que je voulais absolument sortir Céline du « bourbier » dans lequel elle était.

J'étais intimement convaincue qu'il y avait quelque chose à faire et que j'aillais trouver. J'étais révoltée et je crois que cette révolte m'a poussée. Céline était scolarisée dans l'école de son village avec des entendants. Refus de ma part de la « placer » dans une école spécialisée comme tout le monde (milieu médical) me le suggérait. Sa scolarité se passait bien. Son intégration fut difficile .

En Juillet 1990, par un pur hasard, nous avons eu un contact avec une équipe de MONTPELLIER qui nous a proposé pour Céline la pose d'un implant cochléaire, le NUCLEUS Mini System 22. Je ne savais pas ce que c'était mais le Professeur me garantissait que Céline pourrait recouvrer au moins 30 % d'audition. Quand on part de 0,30 %, c'est plus qu'inespéré.

Il y avait malheureusement, à cette époque, donc en 1990, pas d'enfants implantés en France, hors mis une petite fille qui allait être implantée et un petit garçon qui venait de l'être mais n'était resté sourd que 6 mois, et un ou deux adultes. Donc personne qui ne correspondait au cas de Céline. Est-ce que ça allait marcher. Après réflexions de plusieurs semaines, nous avons décidé de faire implanter Céline, estimant que de toute façon nous n'avions rien à perdre. Elle était sourde.

Novembre 1990: Implantation de Céline. Une opération chirurgicale sans problème. Céline avait été longuement préparée à l'avance tant sur le plan psychologique que de ce qui allait lui arriver. Elle était d'accord. Je suis sure que sans son accord, je ne l'aurais pas fait implantée ( peur de l'hospitalisation sa méningite n'était pas si loin que ça et son séjour à l'hôpital bien trop présent au fond d'elle même).

Décembre 1990: Mise en service de son implant. Ce fut, ce jour là des larmes aussi bien de Céline que les miennes. Céline avait une réaction et elle « percevait ».

Ce fut le plus beau cadeau de NOËL que nous recevions, que ce soit son papa, ses frères, elle et moi. On allait entamer une nouvelle vie car il s'agit bien là d'une renaissance donc d'une deuxième vie.

Toute une rééducation s'est mise en place. Rééducation longue et difficile.

Céline a très vite recouvre l'audition et surtout une joie de vivre à nouveau avec les bruits. « Maman » est le premier mot qu'elle dira correctement puis ce sont des « j'entends... c'est quoi... avec son petit doigt pointé à l'oreille (implantée) et un joli sourire J'avais choisi depuis longtemps de ne pas reprendre d'activité professionnelle et de me consacrer entièrement à la rééducation de ma petite puce.

Nous avons passé toutes les deux des heures et des heures de rééducation :

    . rééducation de son oreille,

    . apprentissage de la parole,

    . découverte et redécouverte des bruits, des sons, des voix…

    . rééducation à l'Institut à raison de 3 jours par mois pendant un an, puis tous les deux mois, trois mois et ainsi de suite…

Aujourd'hui, Céline a 13 ans. Elle est une « jeune fille » comme les autres. Elle suit une scolarité tout à fait normale. Elle est en classe de 4eme au Collège. C'est une élève très brillante et très douée. Elle a surtout fait preuve d'une volonté hors du commun. Elle voulait absolument s'en sortir et elle et moi nous avons vraiment tout fait pour.

Mais, il est vrai, et il ne faut surtout pas l'oublier que pendant plusieurs années, j'ai dû faire preuve de beaucoup de patiente, j'ai donné beaucoup de mon temps. J'étais à la fois, son orthophoniste ( bien qu'elle en ait une...), son éducatrice, son institutrice,...mon rôle de << maman >> na pas pu prendre beaucoup de place.

Nous étions loin des 30 % promis par le Professeur. Céline, au fur et à mesure à recouvrer une audition presque parfaite.

Céline se sert de son implant pleinement. Elle est tout à fait capable de

    . suivre une conversation, tenir une conversation,

    . écouter de la musique et surtout la reconnaître,

    . téléphoner à ses copines,

    . répondre au téléphone même si elle ne connaît pas son interlocuteur,

    . écouter la télévision.

Céline a fait de la danse classique pendant 5 ans.

Depuis 4 ans, elle fait du théâtre (à sa demande). C'est une véritable passion et en plus elle est une excellente comédienne, elle adore jouer devant le public et c'est même ce qu'elle préfère. Elle n'est même pas impressionnée, moi oui, et j'en ai toujours les larmes aux yeux quand je <<l'entends>> jouer.

Ce fut une aventure absolument merveilleuse. Jamais une maman n'aura autant de joie avec son enfant. Nous avons partagé tellement de choses ensemble (le pire et le meilleur). Aujourd'hui je voudrais ne garder que le meilleur. 

Céline est pleine de défis! Peut-être est-ce un pied de nez à la société dite <<normale>> car il ne faut pas oublier ni nier qu'elle a tout de même dû subir des affrontements pas toujours faciles.

Depuis la 6 eme, Céline s'assume seule et revendique son indépendance (une indépendance et une autonomie qu'elle a bien méritée ).

Nous parlons beaucoup toutes les deux, et il y a seulement quelques jours que Céline m'a avoué qu'elle ne se considérait pas du tout comme une fille sourde mais « comme les autres ». Elle a effectivement gagné son combat. A elle maintenant de poursuivre son chemin.

Elle se projette même dans l'avenir. Toute petite, elle voulait faire institutrice, puis ce fut comédienne, puis architecte (elle est très douée en Art plastiques dessin). Et elle en train de revenir à son idée de « quand elle était petite » comme elle dit (car ce sont ses propres mots). Elle souhaiterait faire institutrice, mais pour des enfants « sans problème » parce qu'elle ne trouve pas << çà >>intéressant. Quand je la vois aider d'autres élèves en difficultés (ce qu'elle aime faire) je me revois quelques années en arrière et je me dis « j'ai réussi » elle est « sauvée ».

D'ailleurs, lors d'un témoignage que son orthophoniste lui a demandé de faire par rapport à l'implant, Céline conseille à tous les parents qui ont un enfant sourd, de le faire implanter ?

Pourquoi ?

Pour qu'ils puissent entendre tout, la musique, les bruits, les paroles. L'implant lui a réellement donné une seconde vie.

Une mamn comblée, heureuse et tellement fière de sa petite fille, non de sa jeune fille!


Bonjour !

Je me présente. je m’appelle JANICK , j’ai 14 ans depuis le 9 Août.

Si j’écris un témoignage dans ce journal, c’est que je ne suis pas une jeune fille « comme les autres » :

Dès l’âge de 5 ans, une méningite m’a rendu totalement sourde. C’était le vide total, accompagné de bourdonnements très désagréables dans les oreilles .C’est arrivé quelques temps avant la rentrée des classes. Je devais passer en dernière année de maternelle, mais, à cause de mon brusque handicap, ma mère me confia à une institutrice de C.P. Celle-ci fit beaucoup d’efforts pour s’occuper de moi: elle apprit le L.P.C. exprès, pendant beaucoup de temps pour moi. Ma mère et mon père y mirent du leur aussi. Résultat: j’ai continué à parler, à vivre normalement parmi les entendants.

Le L.P.Ç. m’a beaucoup aidé, mais j’ai souffert de l’éloignement de mes camarades envers moi, car, étant dans l’impossibilité de communiquer avec eux quand ils étaient en bande, j’étais toujours mise à l’écart. Voici près d’un an et demi, j’ai fait la connaissance d’un jeune garçon de 17 ans, OLIVIER, par l’intermédiaire de mon audio-prothésiste. Ce jeune homme m’a beaucoup surprise: il bénéficie d’un moyen d’entendre dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’ici. C’était stupéfiant. Pourtant, quel nom bizarre « IMPLANT COCHLEAIRE ». Encore un de ces « trucs scientifiques » sans queue ni tête... Non merci, très peu pour moi...

De plus, ce petit... heu... bidule... avait tout d’un handicap supplémentaire: très encombrant, disgracieux et fragile. Je décidai de mieux me documenter avant d’entreprendre quoi que ce fut, car il faut bien dire que mes parents avaient en tête le projet de me faire bénéficier de ce curieux appareil.

Finalement, comme ma surdité se faisait de plus en plus dure à supporter (en pleine crise d’adolescence, ça se comprend...), le désir d’entendre l’emporta sur la peur d’avoir l’air « ridicule ». Il faut bien dire le fil n’a rien de très élégant. Le 7 août 1991, jour mémorable à retenir (ha!ha!ha! ...) je me fis donc implanter... et passai mon anniversaire au lit dans ma chambre d’hôpital.

Un mois plus tard un jour avant la rentrée des classes, une chose merveilleuse s’est produite... . Pour la première fois depuis 8 mois, j’eus le plaisir d’entendre à nouveau. C’est vraiment bizarre... superbe... drôle.. et horrible à la fois.

Pourquoi << HORRIBLE >> ?  Pour la bonne raison que, après s’être habituée à un calme un silence et une paix complète, voici que des tas de choses nouvelles arrivent, pistent le cerveau, brûles la tête. Mais, quel plaisir en même temps de pouvoir, après une patiente extrême, écouter ses idoles chanter la musique qu’il y a sur les disques qu’on conserve depuis si longtemps dans l’espoir de pouvoir les entendre un jour. Et, quel bonheur aussi de ne plus se faire taper, secouer par les gens qui désirent nous appeler...

Bon, alors, je disais que l’implant faisait mal à la tête. Je crois bien que c’est vrai, car, quand je l’ai eu, il s’est passé tout plein de choses dans ma vie, à cause du déménagement qu’on avait décidé de faire. Tout d’abord, il fallait ranger la maison, vider les cartons, faire la connaissance des lieux. Après, il y a eu la rentrée des classes, moi en 4e, mes deux sœurs en 5e et C.E. 2. J’ai donc dû me faire de nouveaux amis, au collège et dans la ville, m’habituer aux « profs », travailler et supporter l’implant. Tout cela à la fois. Les aspirines étaient souvent au rendez-vous….le soir après les cours. Voici un an de cela et maintenant tout va bien. Je prépare mon brevet et je commence à comprendre et à reconnaître les bruits qui me parviennent dans les oreilles. Je ne regrette rien, tant l’implant m’a apporté de choses nouvelles dans ma vie. 

Au niveau musical, j’adore BOB MARLEY, et sa musique me plait énormément.. Cet été j’ai gagné le premier prix d’un concours de « RAP » dans un village de vacances car l’implant m’a aidé à améliorer mes pas de danse. Et, il y a un mois et demi, je suis allée à mon premier concert à PAU. J’ai vu Alpha BLONDY, le meggaeman, et je crois bien que :        

«  C’ETAIT UN DES PLUS BEAUX JOURS DE MA VIE «

Bon il me reste à conclure mon histoire en souhaitant bonne chance et bon courage à tous les futurs implantés..

ET FIN DE l’HISTOIRE

 


Implanté en Décembre 1991 à de 2 ans

L'histoire d'Alexis, enfant à surdité profonde, porteur d'implant Cochléaire, est un cas de succès. Sa rééducation par la méthode verbotonale a commencé très tôt dans les Institutions de l'APAJII.

Agréable, poli, collaborant, Alexis est un garçon de 8 ans; d'une famille entendante et parlant français. Atteint d'une surdité profonde bilatérale de naissance, il a des reste auditifs jusqu'à 1000hz, fréquence ou la perte atteint 100 dB. Par conséquent pour qu'il entende et pour qu'il parle, la rééducation quotidienne est nécessaire.

La surdité est diagnostiquée à l'age de 8 mois, il ,il a ses premières prothèses quelques mois après .

Les premières séances ont lieu à 15 mois, deux fois par semaines, à l'Ecole intégrée  A Camus de Massy

Le début est très difficile, l'enfant rejette les prothèses et n'accepte pas très bien non plus la rééducation individuelle .

Au mois d'octobre 1990 (à un an et 8 mois ), Alexis est accepté classe (chez les tout-petits dans la même école A.Camus ), trois demie journées par semaines, il continue son traitement individuel ( cinq séances par semaines ). Durant l'année scolaire 1990 -1991 sa participation à la rééducation individuelle est encore très faible; néanmoins il émet des séries de syllabes ( ma ma ma , 000, am am ,la la ,brr ) et il imite le mouvements articulatoires appartenant aux sons qu'il n'émet pas encore ; il réagit aux stimulations données par le tambourin. Dans le groupe, il est bien intégré Volontaire, organisé, actif, il progresse en suivant Ies activités verbotonale: jeux avec le vibrateur, jeux rythmés avec les objet et sans objet, rythme musical et graphisme phonétique .

Vers la fin de cette première année scolaire, il est davantage socialisé, acceptant plus facilement Ies contraintes et commençant à identifier certaines expressions verbales :la,ma pour là-bas, te pour tape, pas il n'a plus rien, l[(souffle )pour ferme, ou pour ouvre, malgré ses difficultés dans des exercices d'audition et malgré sont tempérament inquiet, Alexis communique globalement avec l'adulte et il fait beaucoup d'effort pour suivre et imiter le discours des ré éducatrices .

A la demande des parents, Alexis est munis d'un implant cochléaire( " Nucleus " à droite 22 électrodes) en décembre 1991 à Montpellier ce qui provoque des absence fréquentes à l'école pendant les préparations à l'implant et durant le trimestre après l'implantation ( qui c'est bien passée), les craintes des rééducatrices voir Alexis perdre les acquis en langages, ne sont heureusement pas justifiées; ses acquis se sont montrées solides. Une certaine tension dans sa voix suggères de revenir au travail sur le plancher vibrant pour la détendre. Parallèlement au travail à Massy, Alexis est emmenée par ses parents à l'institut Saint-Pierre de Palavas plusieurs fois par an, pour contrôler sont implant et vérifier ses réactions aux stimulation sonores. Au cours du premier trimestre après l'implantation, on note une voix plus sonore, une meilleure différenciation des voyelles, une plus fine reproduction des onomatopées. Le travail orthophonique est orienté alors essentiellement vers l'exercice de l'audition

L'année suivante ( 1992 -1993 ), Alexis un vrai imitateur; il imites les postures corporelles des rééducations, la mimique faciale et la voix ne manifestant pourtant que peu de compréhension du langage oralet n'utilisant que très peu rarement la spontanément. L'équipe décide alors de centrer le travail davantage sur la compréhension  et l'expression. C'est à la fin de 1992 ( vers 4 ans) qu'Alexis progresse rapidement en utilisant spontanément des mots phrases, à l'aide d'un vocabulaire d'une trentaine de mols, assez variés (noms, verbes, pronoms).,il commence à poser des questions, à répondre à celles des autres; son  attention aux stimulations est prolongée, sa réflexion, lorsqu'il répète, se voit dans la pause qu'il marque après avoir reçu la stimulation, pour la reproduire ensuite correctement.

En 1993, sa rééducation continue plus facilement; on utilise le graphisme phonétique pour aider à la représentation mentale des concepts et à la mémorisation des mots et des phrases. 0n note une attention auditive plus fine et sa bonne participation en classe. La collaboration avec les parents est plus efficace par le biais du Cahier de la Maison et de l' Agenda ( celle-ci étant une élaboration progressive d'une biographie sélective de l'enfant à l'aide du graphisme phonétique, puis des mots écrits).

Alexis devient plus autonome, contrôle son appareil auditif, change tout seul la pile; il s'oriente vers l'utilisation continuelle de son canal auditif . Il préfère nettement l'audition à la lecture labiale. Vers 5 ans (dernier trimestre de I'année scolaire 1993 -1994), il stabilise le langage spontané, avec des intensités et des intonations variées reconnaît auditivement des phrases non-préparées; sa mémoire verbale s'améliore. Dans des phrases à son niveau, il distingue les temps (présent, passé, futur proche), il commence à lire et écrire les prénoms des enfants.

Il porte maintenant un nouveau processeur ,le Spectra 22, qui offre des possibilités de réglages plus importantes et plus intéressantes, notamment concernant les fréquences basses.

Il est prêt pour l'intégration ; c'est en 1994 -1995 ( à 5 ans et 8 mois) qu'il est intégré deux demi-journées par semaine en  grande section maternelle, retournant l'après-midi au centre spécialisé pour la rééducation verbotonale en groupe individuelle. IL est actuellement dans une classe spéciale où il se sent très bien et progresse rapidement en audition et en langage .

La rééducation verbotonale et l'implant cochléaire l'aident à traverser les étapes essentielles que parcourt un enfant dans son développement normal .

  V.A.GLDIC  Maître de phonétique formateur à la Fédération APAJII.


Nous avons réalisé que Florian était réellement atteint de surdité lorsqu'il a commencé à se déplacer, c'est à dire au bout d'un ans et demi environ. Il ne répondait pas à nos appels. Son comportement a commencé à se modifier. Il est devenu très agressif et violent surtout vis à vis de moi, sa maman. La communication ne passait plus.

Après confirmation de sa surdité par le milieu médical, Florian a été appareillé avec des prothèses traditionnelles, il avait 2 ans et demi. On s'est très vite rendu compte qu'elles ne lui apportaient rien puisqu'il ne manifestait aucune réaction.

Un jour, en lisant une revue déjà ancienne, nous découvert qu'une petite Audrey allait être <<implantée>>. Son cas ressemblait beaucoup à celui de Florian et là nous avons tout de suite voulu prendre contact avec la famille pour en savoir plus car on n'avait jamais entendu parler d'implant.

Nous avons donc très vite rencontré Audrey et en même temps Céline, elles étaient déjà implantées depuis plus de 6 mois, elles ont été les deux premières enfants implantées en si bas âge en France. En les entendant « papoter>> toutes les deux et en voyant leur joie de vivre et le bonheur de leurs parents, on voulait nous aussi, une part de ce bonheur. Nous avons donc très vite pris contact avec l'équipe médicale de Montpellier et après de multiples visites Florian était « implantable ». Il allait avoir 4 ans et nous devions prendre une décision très vite, ce qui n'a pas été difficile.

En septembre 91, Florian a eu son implant

On se souviendra toujours de son première réglage, c'est à dire de la mise en service de l'appareil. Il a manifesté de la peur et en même temps, c'était comme si son coeur allait s'arrêter et je n'ai vu que ses yeux qui étaient grand ouverts; on aurait dit qu'il revenait « à la vie ». J'en ai eu les larmes aux yeux. C'est un moment que je ne pourrais jamais oublier.

Florian était déjà scolarisé depuis un an et le fait de réentendre lui a peu à peu apporter une stabilité et une sérénité dans son comportement. Le climat familial a énormément changé. On pouvait enfin «communiquer » avec Florian. Il est vite devenu très curieux et à tous les bruits qu'il entendait il fallait leur donner un nom.

A chaque fois qu'il entendait, il portait son doigt à son appareil, et à ce moment là, il fallait absolument être disponible surtout très réceptive. J'ai dû réapprendre à entendre les bruits de la vie courant auxquels je ne faisais même plus attention.

Nous partions ensemble à la découverte et c'était vraiment des moments magiques et fantastiques. Son bonheur se lisait dans ses yeux surtout lorsqu'il avait mémorisé les bruits et qu'il arrivait à les reconnaître ; IL <<courrait » vers moi avec ses yeux pétillants pour me montrer qu'il avait reconnu le bruit. ...

Quelques mots sur sa scolarité.

L'intégration scolaire de Florian n'a pas été facile au début car il y avait beaucoup de réticences de la part du milieu enseignant ce qui peut paraître normal puisqu'il ne connaissait rien à la surdité et encore moins de l'implant et çà par absence de formation et d'information. Il a tout de même été intégré dans l'école de son village et a pu suivre une scolarité à peu prés normale avec les difficultés que l'on connaît presque tous. A partir du CE2, Florian a pu bénéficier d'un soutien scolaire avec le SSEFIS, ce qui l'a beaucoup aidé à combler ses lacunes mais qui a surtout été d'une grande aide pour son enseignante qui se sentait plus soutenue et moins démunie dont plus prés de Florian.

Aujourd'hui Florian a fait son entrée au collège en 6eme, Ce n'est pas facile mais il bénéficie toujours du soutien scolaire du SSEFIS.

L'aventure que j'ai vécue avec Florian a été difficile, car il faut beaucoup de disponibilité et d'investissement mais franchement ça vaut la peine.....

Florian gère bien son double handicap et croyez bien que ce n'est pas toujours facile. Néanmoins, il me fait comprendre maintenant que je dois le « lâcher » et lui donner des responsabilités. Il veut faire les courses seul. En primaire il rentrait de l'école seul. Il se projette même dans l'avenir pour gagner son autonomie et son indépendance. Mais le combat n'est pas fini, ni pour lui, ni pour nous.

Mais quel espoir ! et quelle joie !

La maman de Florian. 


Ainsi commence mon histoire

A l’âge de sept ans, j’ai eu une otite  qui, mal soignée m'a ôté tout espoir d’audition de l’oreille droite. De ce fait j’avais une bonne audition de l’oreille gauche qui, avec les années s’est amoindrie jusqu’en 1971, date à laquelle j’ai pris rendez-vous avec le Professeur de Béziers. Après de nombreux tests, la seule solution pour moi, c’était des lunettes à audition osseuse, ce qui m’a permis d’entendre très bien et permis de pouvoir, par mon travail d’Agent Hospitalier, communiquer avec les employés et pensionnaires de la Maison de retraite ou j’ai travaillé durant, quinze ans. Cela a duré jusqu’au 11 Avril 1990, c’est-à-dire vingt ans. Hélas., ce jour-là, à 17 h 00, j’ai ressenti comme des picotements derrière l’oreille gauche et je n’ai plus eu d’audition, j’étais sourde à jamais. 

Après mon transport à la Clinique par le Dr de Céret ou un traitement sous perfusions m’a été appliqué durant dix jours sans aucune amélioration, mon mari et moi-même, sur le conseil de mon Docteur, nous avons contacté le Pr de Montpellier. De nombreux tests et opérations ont été effectués en vue de la mise en place de l’implant cochléaire.

 ‘ Ultime espoir ’

Date fixée le 22 Mai 1992.

Le 15 Juin, enfin l’heure H est arrivée et avec l’implant, j’entendais à nouveau non pas comme avant, mais je n’étais plus isolée du monde extérieur et pouvais à nouveau vivre comme tout être humain. Je sortais d’un trou noir pour revenir au bout du jour.

Après plusieurs séances d’orthophonie, ma voix revient à son état normal.  Petit à petit, je reconnais les voix de mon mari et de mes enfants. Quelle merveilleuse découverte que l’implant. Je souhaite que, le monde malentendant ait la même chance et la même réussite que moi, afin de pouvoir réentendre le chant des oiseaux, le tintement du téléphone, tous les bruits de la vie courante.

C’est mon vœux le plus cher.         Marie


Pat Clickener, bénéficiaire heureuse d’un implant cochléaire Mini System 22 a fait parvenir cette lettre aux personnes qui dans l’attente de leur première séance de réglage, l’avait contacté.

Cher….

Maintenant, la procédure est lancée pour votre « mise en route ».

L’un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu après la pose de mon implant a été la lettre d’un utilisateur expérimenté du 22 canaux, Ruth Dosterhof. Avoir des nouvelles de quelqu’un qui est passé par-là, c’est sûr, fait une différence. La plus grande partie de sa lettre, si je me rappelle bien, portait sur la description de la séance de « mise en route » de son implant, comment elle avait ressenti cela, et quels furent ses premiers résultats. Si je n’avais pas été préparée à l’avance à ce qui m’attendait, je me serais sûrement sentie quelque peu désorientée le jour de ma « mise en route >>. Aussi il semble juste de faire savoir aux autres implantés ce qui les attend ce jour-là, de manière à ce que, eux aussi, vivent une expérience heureuse. 

Tout d’abord, j’ai entendu beaucoup d’implantés dire que le Jour Un, la plupart des voix ressemblaient à celle de Donald le canard, Mickey-Mouse ou même à celle d’un robot parlant Martien. Mais, croyez-moi, cette impression disparaît avec un peu de temps et de pratique. Après une certaine période de temps, d’une à plusieurs semaines, les voix commencent à sonner juste, naturel. Aussi, ne paniquez pas et ne commencez pas à penser que la qualité du son que vous percevez les premier et deuxième jours durera toujours. Cela ne sera pas car cela n’a été le cas pour aucun d’entre nous.

L’autre grande surprise du Jour Un est de découvrir combien tout est fort. C’est un choc, aussi préparez-vous au fait que tout semble trop fort. L’une des surprises les plus importantes est de découvrir tout le bruit que peuvent faire des toilettes quand vous tirez la chasse d’eau ! Plusieurs implantés que je connais ont passé un temps considérable, durant Jour Un, dans les toilettes à écouter le rugissement de la chasse d’eau. De toute manière, le volume du bruit va graduellement devenir bon après quelques semaines.   Une autre surprise est de trouver les sons étrangement aigus au début. Avant l’implant, il y avait parmi nous nombre de porteurs de prothèses surpuissantes ne percevant que quelques sons dans les fréquences les plus basses. A moins que votre cas ne soit exceptionnel, vous n’avez pas perçu de fréquences aiguës pendant quelques temps. Quand l’audiologiste réglait les électrodes une par une lors de ma première séance, je lui ai demandé quand est-ce qu’on réglerait les tons (fréquences) bas. Elle a répondu : « c’était ceux-là, les tons bas » !. Aussi attendez vous à des sons plus aigus et « soprano » que tout ce dont vous pouvez vous souvenir. Cet effet peut éventuellement persister et les sons se placeront d’eux-mêmes. Mais cela prendra un peu de temps.

Et c’est vrai, il est parfois difficile de s’empêcher de vouloir vite entendre les sons comme on les entendait avec l’aide la  prothèse externe. Quoi qu’il en soit, essayez juste d’identifier ce que vous entendez, nommes le comme : ( « Oh!, ce sont les bulles dans mon verre ») et rangez le dans votre mémoire. Vous allez bientôt avoir une panoplie complète de sons pour donner un sens à ce que vous percevrez .

Tout le monde m’a dit aussi que Jour Deux est toujours mieux que Jour Un. C’est vrai. Il semble que le nerf auditif et le cerveau ont juste besoin d’un peut de temps pour s’habituer au nouveau son. Votre sensibilité va changer et, qu'au début, vous pourrez avoir besoin de régler votre processeur vocal occasionnellement. Plus tard, les choses vont de stabiliser et vous resterez avec le même réglage pendant des périodes plus longues ou même en permanence. Mais si vous pensez avoir besoin d’un nouveau programme, voyez votre audiologiste. Forcez votre cerveau à accepter un programme inadéquat  ne fera que ralentir vos progrès. Mais ne changez pas non plus trop souvent juste pour le plaisir de changer. Votre cerveau a besoin de temps pour s’adapter aux sonorités d’un nouveau réglage . Etant donné que personne ne peut prédire à quelle vitesse et dans quelles proportions vos capacités de compréhension évolueront avec le temps, beaucoup d’implantés avec le « Nucléus 22, continuent à faire des progrès 18 mois après leur « mise en route ». La courbe d’apprentissage est longue, aussi vous, aussi vous pouvez espérer toujours mieux avec le temps, jusqu’à un certain point. Nous trouvons tous finalement notre place.

Ce qui m’a vraiment rassurée dans la lettre de Ruth était sa franchise. Elle expliquait que le jour de sa « mise en route », le son semblait si désagréable que, lorsqu’elle sortit pour aller déjeuner, elle était sûre d’avoir fait la plus grosse erreur de sa vie. Mais après un court laps de temps, ça marchait très bien et après plus de 4 ans, elle obtient des performances exceptionnelles. Le fait est qu’une mise en route «  traumatisante ne signifie pas un avenir sombre. Quand je suis allée à ma « mise en route », je pensais sans arrêt à l’expérience de Ruth et, c’est sûr, ça m’ai aidé. J’ai eu droit à Donald, j’ai donc beaucoup ri ce jour-là. Après beaucoup d’écoute et grâce à un port permanent du processeur vocal pendant des jours et des jours, les gens se sont mis à parler comme des gens. 

Vous progresserez à votre allure mais vous progresserez.  

Vous êtes parti pour un avenir très  intéressant. 

Tout ce que je peux vous dire est : bonne chance et donnez le meilleur de vous-même.

               Sincèrement                          Pat Clickener  


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